Le yoga est une discipline ancestrale qui date de quelques siècles avant J.C. Une pratique qui permet de se libérer de la souffrance existentielle et dont les anciens textes évoquent une seule posture : celle du lotus car elle favorise l’accès à l’état d’éveil spirituel.
Aujourd’hui, nous sommes plus de 300 millions à dérouler notre tapis régulièrement pour y reproduire des asanas plus ou moins acrobatiques. A base de guerriers, d’inversions, de torsions et parfois un peu de méditation, le yoga actuel semble bien différent de la tradition ancestrale. Mais d’où vient alors ce yoga moderne dont on ne parle pas dans les anciens écrits ?
En 1924, Krishnamacharya ouvre une école de yoga à Mysore, en Inde, sous la demande du Maharaja. Il est missionné de former les princes indiens. Il imagine alors un yoga dynamique et physique adapté à ces jeunes princes pour leur apprendre à contenir toute l’énergie solaire qu’ils ont en eux.
C’est en quelque sorte la naissance du yoga postural tel qu’on le connaît de nos jours.
Krishnamacharya ouvre les portes de son école à la masse et aux premières filles. Parmi ces élèves on retrouve les grands noms du yoga moderne : Pattabhi Jois qui a codifié l’Ashtanga Yoga, Iyengar à l’origine du yoga qui porte son nom, et Indra Devi, la première femme à ouvrir un studio en Californie.
Ces élèves deviennent des professeurs à leur tour et participent à l’exportation du yoga en occident. Chacun, avec ses compétences, alimente ce nouveau yoga en créant différents courants de pratique.
Aujourd’hui ça nous parait normal de faire des salutations au soleil, puis d’enchainer des postures debout, des postures assises et de finir sur de la relaxation. Mais en réalité cette manière de séquencer est très récente dans l’histoire du yoga. C’est grâce à cette codification des séquences, qu’on peut l’exporter en conservant toujours la même promesse : celle de travailler le corps intégralement et l’esprit.
Au moment où Krishnamacharya souhaite revivifier la pratique du yoga, elle était tombé en désuétude en Inde. Traditionnellement, l’enseignement se faisait de guru à disciple. C’était un processus extrêmement long, rigoureux et réservé, bien loin de notre pratique démocratique actuelle. Avec l’avènement de la société moderne et le peu de disciple formé, le yoga s’éteignait doucement.
Krishnamacharya a remit le yoga au goût du jour en Inde et dans le monde en le modernisant pour l’adapter à nos besoins présents : Un yoga dynamique qui convient à une société qui va vite et dans laquelle les gens ont du mal à se mettre en pause et prendre du temps pour contempler.
Je finirai sur une citation de Marie Kock qui image parfaitement le yoga d’aujourd’hui : ” D’une certaine façon l’histoire du yoga est assez semblable à celle de la pizza napolitaine. Ancienne, locale mais aussi faite d’emprunts. Plurielle, codifiée sur le tas, mondialisée puis réancrée dans une tradition réinventée ” (extrait de Yoga, une histoire-monde : De Bikram aux Beatles, du LSD à la quête de soi : le récit d’une conquête).
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